Edito 2019

Kadans Caraïbe vous donne rendez-vous du 11 au 18 mai, à l’Espace Julien et à la Cité de la Musique, pour une septième édition sous le signe du Ka, symbole de résistance culturelle.

Inscrit par l’UNESCO au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2014, le gwoka n’a rien perdu de sa puissance originelle. Après avoir été interdit, puis stigmatisé comme « mizik a vié nèg », le « blues de la Guadeloupe » a acquis ses lettres de noblesses grâce aux mouvements culturels des années 1970. Depuis, il n’a cessé d’accompagner les élans et revendications du peuple.

7 son @ To inaugure Kadans Caraïbe, le samedi 11 mai, à l’Espace Julien. Au fil des festivals, ces sept jeunes musiciens se sont affirmés comme « la relève » du gwoka : revendiquant l’héritage des maîtres Gérard Lockel, Bébé Rospart ou Joby Julienne, ils composent leurs propres morceaux, inspirés par l’époque et leur environnement.

Révélé par l’album Voyages et rêves en 2013, Sonny Troupé a débuté sa carrière de percussionniste avec un tambour Ka entre les jambes. Sa musique est plurielle, à la croisée des genres et au rythme de ses collaborations. Kadans Caraïbe le reçoit samedi 18 mai à la Cité de la Musique, le temps de deux concerts. Entouré de Thomas Koenig, Jonathan Jurion, Mike Armoogum, Olivier Juste et Raphaël Philibert, Sonny Troupé interprètera Reflets denses, son dernier album : une exploration collective du gwoka et ses possibles, sur le thème du reflet : « un reflet si dense qu’il en devient une autre réalité… ».

Avec la rappeuse Casey et la flûtiste Célia Wa, Sonny Troupé a créé le projet ExpéKa Trio. Ensemble, ils font dialoguer ka, rap et soul, Guadeloupe, Martinique et métropole, luttes d’hier et d’aujourd’hui. C’est l’autre concert proposé à la Cité de la Musique, en prélude à la traditionnelle table ronde de Kadans Caraïbe. Animée par le journaliste Stéphane Galland, elle aborde cette année la question de l’engagement et la capacité émancipatrice de l’acte artistique, en compagnie notamment des membres d’ExpéKa Trio.

Enfin, mardi 14 mai, l’Espace Julien accueillera écoliers, collégiens et lycéens avec Les Raisons d’un retour au pays natal, proposé par la compagnie Mémoires Vives. Un clin d’œil à Césaire, pour évoquer – avec humour – la condition de ceux qu’on appelle les « migrants ». Fraîchement débarqués en France, un Sénégalais et un Comorien, incarnés par Pat’ et Ninw, découvrent le pays des droits de l’homme…

« Tant que les lions n’auront pas de griots pour chanter leurs hauts faits, les histoires de chasse continueront d’être chantées pour la gloire des chasseurs », dit le proverbe africain. En 2019, Kadans Caraïbe rend hommage aux lions et aux marrons.