Zouk, salsa, reggae, konpa… La Caraïbe est le berceau de musiques qui ont fait le tour du monde. Toutes issues d’un métissage culturel, elles sont très intimement liées à une histoire séculaire qui a forgé une identité propre à chaque région de l’Arc des Antilles.
Avant la colonisation européenne, tout l’espace Caraïbe (de la Guyane à la Louisiane en passant par l’archipel des grandes et des petites Antilles) était occupé par les Amérindiens. De ces premiers témoins de l’histoire, la musique caribéenne a hérité du chacha, des maracas, de la flûte… Les influences européennes sont également présentes, qu’elles soient françaises, anglaises ou espagnoles. Mais ce sont surtout les fondements de la musique africaine (percussions, chants, battement des mains, danses d’improvisation…), qui marquent l’expression musicale caribéenne. Exutoire, ou encore acte de résistance, la musique a été pour les esclaves emmenés d’Afrique un moyen de s’opposer à l’assimilation, qu’elle soit pratiquée en secret lors de rassemblements festifs ou de rituels religieux.
Fort de ce brassage culturel, l’espace Caraïbe dispose d’un patrimoine musical sans cesse renouvelé depuis le XVIème siècle. Ainsi sont nés bien avant le zouk ou la salsa, des styles musicaux aux noms évocateurs : Bèlè, rumba, kasékô, gwoka, bomba… qui continuent de nourrir l’actualité musicale de la Caraïbe.
Durant cette première édition de « Kadans Caraïbe », deux journées seront consacrées aux musiques traditionnelles de la Martinique et de la Guadeloupe, avec des musiciens qui revendiquent à la fois leurs racines communes et leurs singularités respectives.