Kenrich Shitalou
Danseur, percussionniste
Samedi 11 mai 2019 à 14h30
Stage de danse gwoka
Centre Julien
Kenrich Shitalou est originaire de Guadeloupe.
Il grandit dans la commune du Moule, naturellement bercé par la culture gwoka. Passionné de danse, il enseigne la salsa, pratique le dancehall, le hip-hop…
A 20 ans, il s’installe en France, et loin de ses racines, il se plonge dans la culture gwoka. Il intègre le groupe Otantika en 2010 et y apprend tous les aspects de cet univers musical.
Il apprend à danser avec Yola Bangou, Kelly Gustarimac, Anais Cheleux, Axel Jacobin, Lydie Fesin, et plus tard Max Diakok de la Cie Boukousou.
Par la suite, c’est Rudy Mango, grand joueur rigoureux, qui lui enseigne le tambour. Il apprend également à jouer du chacha et à chanter (répondè).
Aujourd’hui, c’est toujours avec le même engagement qu’il pratique le gwoka : tout en poursuivant son apprentissage, il partage et transmet sa passion.
« La découverte du gwoka a été une découverte de moi-même, l’impression de pouvoir m’identifier et me projeter culturellement, historiquement, artistiquement, intrinsèquement à chaque part de ce monde. Mon apprentissage était en continu, au cours de danse certes, mais également chez moi, seul, en léwoz, à travers les différents reportages ou livres que j’ai pu consulter.
Le deuxième grand pas dans le gwoka, a été de découvrir et de comprendre la wond’ à léwoz, d’abord en tant que spectateur. Découvrir un cercle dans lequel l’expression de l’amour, la rage, la passion, la souffrance… était à son apogée, à travers la danse, le chant, le tambour, le chacha…
C’est donc à ce moment que j’ai trouvé la chose qui me parlait le plus : cette wond’, ce lieu où tout est en communion, ce lieu où toute participation est entière… danser en wond’ est unique… c’est se retrouver isolé dans une bulle, avec le makè et son instrument comme uniques interlocuteurs, partenaires, adversaires… selon le sentiment et le rythme.
Et c’est le rythme du Léwoz, rythme guerrier, de transe, sonnant au rythme du cœur (lewoz indewtas)… qui m’a happé. C’est à ce moment que j’ai réalisé que la wond’ n’était pas destinée uniquement à des artistes-danseurs talentueux et gracieux, mais également à des danseurs bruts, raides, bancales… la wond’ laisse la place à tout le monde, à l’individu tout entier, dans sa grâce et sa disgrâce, dans ses équilibres et ses déséquilibres, dans sa sobriété et son ivresse, dans son apaisement et sa colère… le gwoka est le reflet de l’âme antillaise dans tout son entièreté. »
Kenrich Shitalou